Le taiko, ou l’art de jouer du tambour au Japon.
Cet instrument a toujours accompagné la vie des Japonais, depuis les temps les plus anciens, des rites agraires, au théâtre et à la danse, en passant par les multiples fêtes et cérémonies shintô ou bouddhistes.

La pratique du taiko fait appel à un travail corporel exigeant : l’ esthétique de la frappe et la beauté des corps en mouvement y sont tout aussi importantes que la composition des rythmes et des sons, nécessitant des qualités musicales et techniques mais aussi chorégraphiques et expressives.

Le taiko peut être considéré parfois comme une musique, un art martial, une méditation ou une danse.

Le positionnement par rapport à l’instrument est très précis. Les taikos positionnés en oblique sur trépieds, la position des pieds est très précise ainsi que le fléchissement des jambes ou l’inclinaison des épaules. Les mouvements de bras s’effectuent dans des plans perpendiculaires à la surface de la peau du taiko, en utilisant autant que possible la gravité à la descente et en étant idéalement relâchés à la montée. On retrouve ici le principe de meilleure efficacité de l’énergie du corps et de l’esprit présent dans nombre d’arts martiaux.

Chaque école peut cependant avoir ses variantes et son style. L’apprentissage du taiko implique patience et répétition, il peut s’effectuer seul avec un professeur ou préférentiellement en cours collectifs, car la pratique du taiko nécessite coordination et synchronisation.

Nous avons eu le plaisir d’accueillir  Mme Mizuho Zako venue spécialement à Marseille pour le stage de Taiko qui s’est déroulé sur 2 jours.

Mme Mizuho Zako, fait partie du groupe OEDO SUKEROKU TAIKO, l’un des meilleurs groupes professionnels du Japon, le premier à présenter des spectacles à Tokyo uniquement basés sur le taiko et qui a mis au point l’usage des tambours inclinés pour permettre une plus grande amplitude des mouvements lors de la frappe et une multiplication des possibilités chorégraphiques.

A cette occassion, nous avons également reçu  Marilina, venue de Montpellier, avec ses Taiko.  Marilina à créer son association TaikoMama en 2012.

N’hésitez pas à suivre nos intervenants via leurs réseaux 

En France, l’école de Taiko se trouve à Paris : « Paris Taiko Ensemble ». Des cours  ainsi que des stages sont proposés plusieurs fois par an. 

Paris Taiko Ensemble (paris-taiko.com)

OEDO SUKEROKU TAIKO – LES TAMBOURS DE TOKYO

Au Japon on ne conçoit pas de festivités sans taiko, ces tambours qui se retrouvent dans les domaines musicaux les plus divers et accompagnent toutes les cérémonies et réjouissances de l’ Archipel depuis les temps les plus anciens.

Pendant ses spectacles, le groupe OEDO SUKEROKU TAIKO sait parfaitement recréer les ambiances de ces fêtes, d’ une grande variété selon les circonstances, saisons ou régions; il s’ en inspire pour composer
un répertoire original, basé sur des rythmes et modes de percussion appartenant tant au patrimoine classique (hôgaku) que folklorique, lié aux rites agraires et religieux.

Créée en 1982 par KOBAYASHI Seido, OEDO SUKEROKU TAIKO est la première formation professionnelle, qui, installée à Tokyo, présenta des spectacles d’ un genre nouveau, associant tradition et création, et utilisant uniquement des taiko. KOBAYASHI Seido fut ainsi le pionnier d’ une renaissance de cet instrument qui s’ est développée depuis dans l’ ensemble du pays et dont
les succès ont largement dépassé les frontières du Japon. La pénétration de la musique occidentale au Japon et son rayonnement à la fin du XIXe siècle avaient eu tendance à reléguer le taiko dans un registre classique immuable ou un folklore progressivement délaissé au profit de la musique étrangère mais dès les années 1960 des formations, au premier rang desquelles OEDO SUKEROKU TAIKO, ont favorisé le retour de l’ instrument dans la musique populaire et la
musique contemporaine qui ont de plus en plus souvent donné une place aux instruments traditionnels japonais.

Le nom OEDO SUKEROKU TAIKO symbolise la façon dont KOBAYASHI Seido et les musiciens du groupe conçoivent leur musique et leurs spectacles : profondément ancrés dans la tradition, attachés à un riche patrimoine musical mais résolument orientés vers la création et la recherche, dynamiques et poétiques, bouillonnants et subtils, martiaux et ludiques.
Oedo, ancien nom de Tokyo entre le XVIIe et le XIXe siècle, fait référence à une ville et une époque considérées comme tout particulièrement imaginatives et Sukeroku est un personnage très populaire du théâtre Kabuki, samouraï non seulement courageux mais aussi doué de nombreux talents artistiques et homme plein de charme.
Les concerts de OEDO SUKEROKU TAIKO sont basés sur des performances exigeantes car l’ esthétique de la frappe et la beauté des corps en mouvement n’ y est pas moins importante que la composition des rythmes et des sons, nécessitant des artistes des qualités musicales et techniques mais aussi chorégraphiques et expressives s’ appuyant sur une grande résistance physique.
La position inclinée des tambours de taille moyenne Chû-daiko est une des caractéristiques de OEDO SUKEROKU TAIKO. Elle a été développée par KOBAYASHI Seido pour permettre une plus grande amplitude des mouvements lors de la frappe et une multiplication des possibilités chorégraphiques.
Le support incliné qu’ utilise le groupe est une marque déposée.

KOBAYASHI Seido
Né à Tokyo en 1944 il se fait remarquer dès l’ âge de 13 ans parmi les batteurs de tambour qui se succèdent devant l’ instrument pour accompagner les danseurs de n-odori pendant les fêtes d’ été. La rapidité et la puissance de sa frappe, la détermination qui transparaît dans son expression à la fois concentrée et sereine lui font obtenir, le premier prix au concours de taiko organisé au sanctuaire Yushima- Tenjin de Tokyo. Pressentant les vastes possibilités encore inexplorées de l’ instrument et désireux d’ exercer son art dans des registres et lieux qui ne seraient plus limités

aux traditionnelles fêtes d’ été, il étudie la musique classique (hôgaku) et s’ inspire des multiples formes musicales qu’ il découvre dans le patrimoine folklorique pour fonder, avec quelques amis aussi doués et enthousiastes que lui, le groupe OEDO SUKEROKU TAIKO qui est ainsi la première formation professionnelle créée à Tokyo présentant des spectacles ne faisant appel qu’ au taiko. En 1986 il participe à la création de la Fédération du Taiko de Tokyo et en assure la première présidence. 

Depuis sa première tournée à l’ étranger en 1977, KOBAYASHI Seido, avec OEDO SUKEROKU TAIKO, ne cesse de parcourir le monde : Asie, Amérique du Nord, et plus particulièrement l’ Europe où, pendant près de vingt-cinq ans, il s’ est produit presque annuellement après sa participation au Festival Europalia en Belgique en 1989.
Au début des années 80, il ouvre une école de taiko à Tokyo. Il a ainsi initié plusieurs générations de musiciens qui continuent à l’ accompagner dans le groupe OEDO SUKEROKU TAIKO ou poursuivent une carrière indépendante de solistes ou dans divers groupes de “musiques du monde” .

(Texte : Corinne Quentin)

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